Au programme chez Amoès en ce début d'été, des visites et des énergies renouvelables ! Des membres de l'équipe se sont ainsi rendus sur le plateau de Saclay pour visiter les installations du réseau de chaleur et de froid géothermique de l'EPAPS, et ont eu l'occasion de visiter une chaufferie bois du fabricant Agronergy.
Nous connaissons bien le nouveau réseau du plateau, source d'approvisionnement pour nos projets de construction de Centrale-Supélec ou d'AMO sur les ZAC du Moulon et du Quartier de l'École Polytechnique.
Le réseau, dont vous pouvez retrouver ici une présentation de l'EPAPS, s'appuie sur deux paires de forages géothermiques allant puiser l'énergie de la nappe de l'Albien, à 700 m de profondeur. Le point fort du système est ensuite de s'appuyer sur un réseau tempéré fonctionnant prioritairement à un régime de température 29°C/9°C. Les sous-stations d'îlot (SSTI) permettent ensuite de produire du chaud et/ou du froid pour des réseaux de distribution secondaire ; enfin, les sous-stations de livraison preneur (SSTP) acheminent l'énergie jusque dans les bâtiments.
La grande force du réseau est donc de mutualiser l'approvisionnement de très nombreux bâtiments aux usages variés et potentiellement complémentaires : fonctionnement en journée ou en soirée, besoins de chaud ou de froid... La mutualisation permet de lisser les appels de puissance, et de favoriser les échanges et la récupération d'énergie gratuite entre des usages complémentaires, à l'échelle de la boucle tempérée ou d'une SSTI : 25% des besoins énergétiques des ZAC sont ainsi couverts par de la récupération (énergie fatale ou valorisation de complémentarités chaud-froid entre programmes) !
Le réseau vient du reste d'être officiellement inauguré par le ministre de l'environnement : un symbole en ligne avec les engagements de la loi de programmation énergétique, qui vise à multiplier par 5 la quantité d'énergie livrée par les réseaux entre 2012 et 2030.
Nous avons également eu l'occasion de visiter la chaufferie biomasse construite par Agronergy au 87 boulevard Suchet (Paris 16ème). Elle est exploitée par le CPCU et contribue donc à améliorer le bilan environnemental de l'approvisionnement du quartier, d'autant qu'elle a été installée en remplacement d'une ancienne chaufferie au fioul (ce qui n'est pas sans poser quelques problèmes de place disponible et d'accessibilité !)
La chaufferie consiste en 6 chaudières de 135 kW montées en cascade, alimentées par des granulés de bois. L'alimentation du silo se fait en gravitaire, et chaque déchargement hebdomadaire de camion correspond à 100 MWh de chaleur. En complément d'une chaufferie gaz, les chaudières permettent alors d'atteindre un taux de 50% d'énergies renouvelables. Et pour boucler la boucle : les cendres de combustion sont ensuite réutilisées comme fertilisants agricoles.
Deux belles installations démontrant le bien-fondé de solutions d'approvisionnement renouvelables. Plus qu'à espérer que la future RE2020 leur fera la part belle !