Le contenu CO2 est un facteur d'émission. Il permet d’évaluer, à partir d’une consommation énergétique finale, un impact en termes d’émission de gaz à effet de serre. Il sera exprimé par la suite en grammes d’équivalent CO2 par kWh (gCO2eq/kWh).
Les contenus CO2 des différentes énergies permettent d’établir des bilans d’émissions en fonction des consommations d’énergie et d’éclairer les choix d’investissement dans des équipements énergétiques.
Les contenus CO2 sont évalués selon deux conventions :
- soit en émissions directes dues à l’utilisation de l’énergie chez le consommateur ;
- soit en analyse du cycle de vie (ACV) afin de prendre en compte les émissions de l’utilisation de l’énergie mais également les émissions dues aux chaines d’approvisionnement et de transformation énergétiques (production, transport, distribution jusqu’aux consommateurs...).
On compte plusieurs méthodes d’évaluation : la méthode moyenne et marginale.
La méthode moyenne, décrite dans la Note de cadrage publiée par l’ADEME en 2005 (NoteCO2_ademe.pdf), s'appuie sur un découpage saisonnier des consommations et de la production, tenant ainsi compte de la variation saisonnière caractéristique entre l'été et l'hiver, sur une base historique.
Afin de distinguer les usages, des contenus moyens horaires, journaliers, mensuels ou saisonniers sont calculés puis affectés au prorata de la répartition des usages. Notons que cette note a été partiellement mise à jour en 2008 par l’ADEME dans Regard sur le Grenelle, notamment concernant le contenu CO2 du chauffage électrique.
Cette méthode se limite à l’établissement d’un bilan d’émissions de CO2, et ne permet pas d’évaluer les émissions d’un kWh supplémentaire ou évité.
De plus, elle présente, telle quelle est développée par l’ADEME et EDF, quelques incohérences :
- Les valeurs prises en compte ont été calculées sur la base historique 1998-2003. Pour une meilleure évaluation actuelle, il faudrait mettre à jour ces valeurs et prendre ainsi en compte les importations d’électricité,…
- La production d’ECS est considérée comme production de base alors qu’une partie est liée à la saisonnalité…
- Les pertes du système électrique, quasi proportionnelles à la production, ne devraient pas non plus être affectées à la production de base mais réparties…
- Enfin, les valeurs sont calculées en émissions directes et en ne tenant compte que du CO2. Pour une évaluation plus proche de la réalité, il serait préférable d’effectuer le calcul en Analyse de Cycle de Vie et sur l’ensemble des gaz à effet de serre.
D’après l’association Négawatt (cf Le contenu CO2 de l’électricité : une question d’objectifs !), après correction de ces incohérences, le contenu CO2 de l’électricité en base serait de 43 gCO2/kWh (contre 40 avant) et de 265 gCO2/kWh pour le chauffage électrique (contre 180 avant).
La méthode marginale, utilisée par RTE dans Le contenu en CO2 du kWh électrique en 2007, permet de mesurer le contenu en CO2 d’une sollicitation marginale autour de sa puissance actuelle. C'est-à-dire qu’elle permet d’évaluer l’impact d’un kWh supplémentaire ou évité sur les émissions de GES.
Ces deux méthodes, méthode marginale en développement (RTE, Le contenu en CO2 du kWh électrique (2007)) et méthode incrémentale (Gaz de France, Rapport de la Commission Energie (2008)), permettent d’évaluer les conséquences d’un changement profond dans le parc de production.
Le mix proposé par Gaz de France en 2007 pour le chauffage électrique est de :" 67% de gaz naturel (50% de cycles combinés, 17% de turbines à combustion), 10% de fioul (turbines à combustion), 13% de charbon, 10% de nucléaire". D'où un contenu CO2 de l’électricité pour l’usage chauffage de l’ordre de 608 gCO2eq/kWh.
En ce qui concerne l’approche par la méthode marginale en développement de RTE, aucune valeur concernant le contenu CO2 du chauffage électrique n’est donnée. Pour les usages de base, en prenant en compte le développement des énergies renouvelables dans les années à venir, le contenu CO2 en 2020 est estimé à 400 gCO2eq/kWh.
A méditer...
Source : « Note informative : Contenu co2 des chauffages électrique et bois en France »