Quid des bâtiments anciens, de la rénovation urbaine et des logements sociaux dans le projet de rénovation énergétique des bâtiments établi lors du Grenelle de l’environnement?
Dans un communiqué intitulé "Rénovation des bâtiments: vraie rupture ou continuité molle ?" et publié mercredi 16 Avril, les associations négaWatt, Effinergie, Unsfa, Cler, EnviroBAT, L'Alliance pour la planète, Les Amis de la Terre, RAC-F, WWF, Greenpeace, Cohérence, RIAC 29 critiquent sévèrement les rapports du "ComOp 3" (Comité Opérationnel pour la rénovation des bâtiments anciens) et du "ComOp 2" (rénovation urbaine et logement sociaux) chargés de ces questions. Si la construction des bâtiments neufs peu gourmands en énergie ne les inquiète pas, les associations jugent en revanche le rapport du « ComOp3 » : « très éloigné » du travail initié l’automne dernier lors du « Grenelle ». Pour les associations ce rapport « se résume à un catalogue de mesures disparates, molles et peu lisibles, centré sur une simple amélioration du « diagnostic de performance énergétique » (DPE), structurellement inadapté, et sur un toilettage des mesures fiscales incitatives ». « Les immenses besoins en formation professionnelle sont insuffisamment pris en compte » selon elles. Quant au « ComOp 2 », les associations l'accusent de « se contenter de faire dans la demi-mesure, sans obligations de résultat en termes d’économies d’énergie ».
Les associations demandent donc que la Loi de Programmation donne dès à présent « un signal fort et vise pour les bâtiments existants la généralisation graduelle d’un niveau de performance « basse consommation-rénovation » inspiré du niveau « BBC » (Bâtiment Basse Consommation) de l’actuelle réglementation sur le neuf ». Pour cela il faudrait selon elles:
- chiffrer et dater clairement les objectifs à atteindre, en identifiant les points de passage obligés;
- instaurer sans délai des exigences minimales de performance élément par élément (labels « BBC-compatibles »);
- établir un calendrier réglementaire précis et cohérent pour aller rapidement vers l’obligation de travaux;
- organiser une phase d’apprentissage fondée sur une approche pragmatique et créative faisant largement appel à la capacité d’initiative et d’expérimentation au niveau local;
- mettre en place un vaste programme de formation professionnelle adapté aux besoins.
Enfin dans leur communiqué, les associations appellent Jean-Louis Borloo « à intégrer toutes ces mesures dans la future Loi qui doit être à la hauteur des enjeux ». Faute de quoi, poursuit le texte « l’objectif de la division par quatre des émissions de gaz à effet de serre ne pourra pas être atteint : la France ne pourra pas alors se prévaloir de respecter ses propres engagements au moment d’aborder la Présidence de l’Union Européenne ».
Source: Le Moniteur