La vision du GIEC sur les impacts du changement climatique

Ce résumé du deuxième groupe de travail du GIEC concerne la compréhension scientifique actuelle des impacts des changements climatiques sur les systèmes naturels et l’adaptabilité de ceux-ci.

Connaissances actuelles sur les impacts sur l’environnement naturel et humain

Suite aux observations réalisées sur tous les continents et dans la plupart des océans, on constate actuellement que de nombreux systèmes naturels sont touchés par les changements climatiques régionaux. Différents systèmes naturels sont affectés :

  • les montagnes et les glaciers avec le changement des neiges, des glaces et des sols gelés avec notamment une augmentation du nombre de lacs glaciers, des avalanches de roches et des changements dans certains systèmes arctiques et antarctiques
  • les systèmes hydrologiques avec un débit accru et des crues de printemps plus nombreuses ainsi que le réchauffement des lacs et des rivières (impact sur la qualité de l’eau).
  • les systèmes biologiques terrestres avec des événements printaniers précoces, tel que la migration des oiseaux, et des déplacements de répartition d’espèces animales et végétales vers les pôles et les altitudes supérieures (ex : verdissement précoce de la végétation).
  • les systèmes maritimes avec l’abondance des algues, de zooplanctons et de poissons dans les lacs de haute altitude ainsi que des migrations précoces de poissons dues aux changements associés à la couverture de glace, de la salinité, des taux d’oxygène et de la circulation.
  • les zones côtières avec des pertes de zones humides côtières ainsi que des dommages croissants à cause des inondations côtières dues à l’élévation du niveau de la mer et au développement humain.

D’autres conséquences des changements climatiques régionaux sur l’environnement naturel et humain apparaissent. Il peut cependant être plus difficiles de les détecter suite à une adaptation des humains.Des effets consécutifs à l’augmentation de température ont été répertoriés :

  • des effets sur la gestion agricole et sylvicole dans l’hémisphère nord, comme la plantation précoce des cultures au printemps
  • certains aspects de la santé humaine, telle que la mortalité liée à la chaleur en Europe, la présence de maladies infectieuses dans certaines régions ainsi que des pollens allergéniques dans l’hémisphère nord
  • des effets sur l’activité humaine en Arctique (chasse, transport) et dans les zones alpines de faible altitude (sports de montagne).

 

Connaissances actuelles sur les impacts futurs

Elles sont fondées sur une sélection des résultats principaux des projections du GIEC en matière d’impacts.

Ressources en eau et leur gestion

Sécheresse étendue; Fréquence de fortes précipitations en hausse -> risques d’inondation ; Déclin des ressources en eau pour 1/6 de la population mondiale

Ecosystèmes

Capacité atteinte de régénération de beaucoup d’écosystèmes, due à des perturbations associées (inondation, acidification des océans) et d’autres facteurs de changement mondial (pollution, surexploitation des ressources)

Produits forestiers et alimentaires

Dans les régions ayant des saisons sèches et dans les régions tropicales, rendements agricoles décroissants-> augmentation des risques de famine ; Effets négatifs sur l’aquaculture et la pêche

Systèmes côtiers

Risques d’érosion ; Dans les années 2080 probabilité que de très nombreux millions de personnes seront inondées chaque année, suite à l’élévation du niveau de la mer

Industrie et habitat

Les plus vulnérables sont localisées dans les zones côtières et les plaines inondables

Santé

Santé de millions de personnes affectées (malnutrition, maladies diarrhéiques, maladies cardiorespiratoires, maladies infectieuses)

Des impacts très importants dus aux changements de fréquence et d’intensité des événements météorologiques extrêmes, climatiques et liés au niveau de la mer sont très susceptibles d’augmenter.

Connaissances actuelles sur la réponse aux changements climatiques

L’adaptation sera nécessaire pour répondre aux impacts résultant du réchauffement déjà inévitable en raison des émissions passées.

Une adaptation aux changements observés et projetés pour le futur se produit déjà, mais de façon limitée. Les changements climatiques ont été pris en compte dans la conception de projets d’infrastructure tels que la protection des côtes aux Maldives et aux Pays bas, ou le pont de la confédération au Canada. D’autres exemples comprennent la prévention des inondations par épanchement d’un lac glaciaire au Népal, et des politiques et des stratégies telles que la gestion de l’eau en Australie et de la réponse des gouvernements aux vagues de chaleur, par exemple dans certains pays européens.

La vulnérabilité au changement climatique peut être amplifiée par la présence d’autres pressions. En effet, les mesures d’adaptation sont rarement prises en réponse aux changements climatiques seuls mais peuvent être intégrés par exemple avec la gestion des ressources hydriques, la défense côtière et dans la stratégie de prévention des catastrophes.

On peut ajouter de plus qu’il est très probable que le changement climatique puisse ralentir le rythme du progrès vers le développement durable, soit directement par une exposition accrue aux impacts défavorables soit indirectement par un effritement de la capacité à s’adapter.

Lien vers le deuxième rapport du GIEC