Novembre 2006, le rapport de l'ancien économiste de mondiale Nicolas Stern donne un nouvel éclairage sur les conséquences économiques du changement climatique: les conséquences du changement climatique pourraient coûter 5% du PIB mondial chaque année, dès maintenant et indéfiniment, et les dommages collatéraux pourraient même porter ce coût à 20% du PIB mondial, voire plus. Autrement dit, l'inaction face au changement climatique pourrait coûter 5.500 milliards d'euros à l'économie mondiale et constituerait ainsi la plus grande faillite de l'économie de marché que le monde n'ait jamais connue.
La situation actuelle est urgente : pour limiter de 2°C le réchauffement global de la planète, il faut que nos émissions totales de CO2 pour le 21e siècle n'excédent pas 1400 gigatonnes soit 14 Gt par an, or actuellement on en est déjà à 28 Gt par an. C'est la raison pour laquelle il faut réduire de 50% les émissions de CO2 d'ici 2050. C'est quelque chose qui va devoir nous engager dans une transformation de société car on a aucune chance avec les schémas de production, les instruments financiers et les partenariats actuels.
Mais cette prise de conscience est loin d'être évidente et les coûts associés rebutent. Or, il est clair qu'il y aura un prix à payer. À partir du moment où l'on raisonne à l'intérieur même d'un paradigme qui est que le profit mesure l'efficacité d'une entreprise, il est difficile de raisonner en termes de développement durable car cela coûte de l'argent. Ainsi, réduire la consommation énergétique des produits, réduire les emballages, réduire les substances dangereuses doit se traiter comme des investissements pour lesquels il y aura un retour même si on ne le voit pas à très court terme. Il faut donc raisonner en coût global et sortir du carcan du Retour sur Investissement classique. Les industriels doivent avoir aujourd’hui une réelle prise de conscience écologique dans la conception même de leurs produits.
Il faut donc mettre en place une nouvelle façon de mesurer les résultats des entreprises. La prise en compte d'indicateurs environnementaux et sociaux dans l'évaluation des profits des entreprises changerait la donne. Économiser l'eau, l'énergie par exemple ne serait plus associé à un coût mais à des dépenses évitées à plus long terme.