Rajendra Pachauri préside depuis 2002 le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) dont les rapports ont posé scientifiquement la réalité du changement climatique. A ce titre, cet ingénieur et économiste indien de 67 ans a reçu le prix Nobel de la paix 2007, conjointement avec l'ancien vice-président américain Al Gore. Invité à Saint-Cloud au Conseil informel des ministres de l'environnement et de l'énergie de l'Union européenne, il a appelé les Vingt-Sept, vendredi 4 juillet, à tenir l'engagement de réduire d'au moins 20 % leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2020.
Six mois se sont écoulés depuis la conférence de Bali et un accord international sur l’après-Kyoto est encore loin. L’inertie politique pourrait empêcher une entente sur des mesures ambitieuses et nécessaires pour contenir la hausse des températures en dessous du seuil critique. D'après le GIEC, une hausse au-delà de 2 à 2,4°C nous mettrait gravement en danger ; ce qui nous laisse à peine sept ans pour inverser la courbe mondiale des émissions de gaz à effet de serre.
Dans ce contexte politique, l'Europe a un rôle essentiel à jouer, si elle ne prend pas la décision d'être la première grande région à réduire volontairement ses rejets de dioxyde de carbone, jamais les Etats-Unis ou la Chine ne le feront.
Il convient de noter que les chiffres avancés par le GIEC correspondent à un scénario où le niveau de gaz à effet de serre est à un niveau « en deçà du niveau d'interférence humaine dangereuse avec le climat ». La communauté internationale ne peut pas décider de ce qui est dangereux sur la foi d'une moyenne : il n'y a pas de moyenne dans le danger représenté par le changement climatique, le niveau de danger est même déjà dépassé pour plusieurs régions du monde.
Source : Le Monde