Face à la brusque augmentation de la demande des pays émergents et à l’insuffisance de la production pétrolière ; le cours du brut ne cesse d’augmenter depuis des années.
La situation peut rappeler les chocs pétroliers des années 70, de part le contexte : de même qu’à l’époque, les faibles prix des matières premières ont entraîné peu d’investissements et les stocks sont faibles. Les contre-mesures sont donc limitées pour réagir face à l’augmentation des prix.
Toutefois, on assiste maintenant à un choc de demande (notamment avec la poussée des pays émergents, la Chine et l’Inde en tête) et non plus un choc d’offre comme en 1973 et 1979. Alors que la demande gonfle et que l’offre reste insuffisante, le prix est le seul à pouvoir varier.
Mais vers qui se tourner ? L’OPEP accuse les spéculateurs ; pour les pays consommateurs, la faute incombe à l’OPEP et, de manière générale, les compagnies pétrolières font de très bons boucs émissaires… il n’en demeure pas moins que la demande de l’économie émergente provient de besoins réels et légitimes.
Si on ne peut réduire la demande, pourquoi ne pas augmenter l’offre ?
Laisser les choses en l’état convient assez aux pays producteurs pour plusieurs raisons. D’abord l’attitude occidentale envers les pays de l’OPEP ne les incite pas à compatir. Ensuite la masse d’investissements requise rebute. Enfin les pays producteurs ont changé leur politique économique pour assurer leur développement en diversifiant leur activité et souhaitent désormais faire durer leurs ressources.
Quid des spéculateurs ? Leur responsabilité est une illusion car ils n’ont d’influence ni sur le niveau des prix, ni sur la tendance, même s’ils aggravent la volatilité des cours.
Restent donc les compagnies pétrolières…elles réalisent des profits records mais disposent d’un champ d’action limité pour augmenter la production étant données les résurgences de nationalisme pétrolier dans de nombreux pays. Et pour ce qui est de leur influence sur les prix, les compagnies pétrolières ne bénéficient que de 10% à 15% sur le prix du litre d'essence.
Que peut-on alors faire pour remédier à cet état de choses ?
A court terme, les possibilités d’action ont été rognées par la dépendance exclusive aux produits pétroliers du secteur des transports ; à long terme, le déblocage surviendrait progressivement, après la reprise des investissements et les développements de la technologie (notamment pour ce qui est du forage off-shore) ; tout en développant impérativement des alternatives au pétrole et la politique d’efficacité énergétique des consommateurs.
Même s’il devient de plus en plus difficile (donc coûteux) à exploiter, le pétrole fera encore partie du quotidien dans les prochaines décennies, nécessaire aux économies émergentes. Toutefois, l’ordre du jour de ce futur sera une énergie chère; ce qui est encore le meilleur moyen pour changer les comportements et inciter à développer les alternatives.