Forte de l’engouement suscité par la publication de son scénario énergétique en 2011 - plusieurs centaines de conférences à travers la France, des dizaines de retombées dans la presse, des rencontres avec de nombreux décideurs politiques ou économiques, sans oublier les milliers de lecteurs de son Manifeste - l’Association négaWatt souhaite à nouveau alimenter le débat public à l’approche des élections présidentielles de 2017. Pour cela, les « scénaristes » de négaWatt veulent aller plus loin dans leurs travaux en proposant un nouveau scénario actualisé et enrichi, toujours plus robuste et plus crédible.N’hésitez pas à faire un don à https://zeste.coop/fr/decouvrez-les-projets/detail/le-scenario-negawatt-2016
Scénario énergétique, de quoi parle-t-on ?
Construire un scénario énergétique, ce n'est pas prédire ni prévoir l'avenir, c'est représenter une évolution possible de nos modes de consommation et de production d'énergie.
Plus qu’une simple image à un instant T de notre avenir énergétique, un scénario représente une trajectoire détaillée, couvrant plusieurs décennies.
Pour le réaliser, tous les secteurs sont étudiés : le bâtiment, les transports, l’industrie, l'agriculture, l’alimentation, etc. Il s’agit d’identifier d’un côté les besoins en énergie, de l’autre les ressources disponibles pour répondre à ces besoins, qu'il s'agisse d'énergies fossiles, de nucléaire ou de renouvelables.
Un scénario rassemble donc des milliers de données que l’on fait varier année après année, et même heure par heure pour certaines.
À quoi sert un scénario énergétique ?
C'est avant tout un outil indispensable à la mise en œuvre de la transition énergétique.
Dérèglement climatique, épuisement des ressources naturelles, risque nucléaire, impacts sur la santé, … les conséquences catastrophiques de nos modes de vie et de la consommation d’énergie qui les sous-tend ne peuvent plus être ignorées : l'urgence exige le changement et donc l'action.
Encore faut-il savoir dans quelle direction aller, et avec quels moyens : un scénario permet précisément de répondre à ces questionnements en fixant des objectifs à long terme et en décrivant le chemin pour les atteindre. Il est possible à partir de cet exercice de définir des actions concrètes et des mesures opérationnelles à mettre en œuvre.
Par exemple, pour que notre consommation d’énergie soit divisée par deux en 2050 par rapport à 2012 (objectif inscrit dans la loi de transition énergétique votée en 2015), il est possible de calculer la progression qu’il est réaliste d’envisager, année après année, jusqu’en 2050 afin que les actions proposées dès aujourd’hui (rénovation des bâtiments, développement des transports en commun, etc.) soient à la hauteur de l’objectif final. Mais il faut le faire de manière réaliste : assez vite pour répondre à l’urgence et ne pas avoir à faire tous les efforts au dernier moment, mais pas trop pour que les mutations soient économiquement et socialement acceptables.
A qui s’adresse un scénario ? Avant tout aux décideurs institutionnels et politiques, au niveau national comme au niveau local, qui ont la possibilité de mettre en œuvre des politiques publiques en faveur d’une véritable transition énergétique. Il a aussi vocation à indiquer aux acteurs économiques et sociaux dans quelle direction s'orienter en matière d'activité et d'emploi. Enfin, en montrant qu’un autre modèle énergétique est possible, il s'adresse à tous les citoyens qui peuvent non seulement donner de l’écho à cette idée dans leur réseau personnel, professionnel ou associatif mais aussi interpeller les décideurs et se mobiliser eux-mêmes, individuellement ou collectivement.
Après le scénario négaWatt 2011, pourquoi renouveler l’exercice en 2016 ?
Le scénario négaWatt 2011 a démontré la faisabilité technique d’un avenir fondé quasi-exclusivement sur des énergies renouvelables. Depuis sa publication, il a été complété par des études qui ont prouvé tout son intérêt d'un point de vue économique et social (développement d'activités, créations d’emplois non délocalisables, réduction des importations, accroissement de l'indépendance énergétique, etc.).
Il ne vous aura cependant pas échappé que depuis 5 ans, la transition énergétique n’a pas réellement démarré, même si des éléments positifs sont constatés
Au lendemain de la COP 21 et à la veille d'un nouveau cycle politique dans notre pays, il est donc nécessaire de mettre à jour les données du scénario afin de tenir compte du retard pris depuis la réalisation du dernier exercice, en intégrant également l’évolution du contexte - législatif, économique - autour de l’énergie. Plus nous attendrons pour impulser la bonne trajectoire, plus il faudra agir dans l'urgence, et plus les solutions à mettre en œuvre devront être radicales.
Les experts de l’association veulent aussi aller plus loin dans l'exercice prospectif en renforçant et en enrichissant le scénario 2011, notamment par une analyse plus fine des bénéfices sociaux, économiques et environnementaux de la transition énergétique (réduction de la précarité énergétique, des émissions de particules, analyse de tous les gaz à effet de serre et pas seulement du CO2, etc.).
2016 est une année charnière durant laquelle il faut amplifier la dynamique de la COP21 et permettre à l'énergie de garder une place importante dans le débat public, dans la perspective de la prochaine campagne présidentielle.
Pourquoi un appel à soutien ?
Si le scénario 2011 a été réalisé quasi-exclusivement sous forme de bénévolat, ce ne sera plus possible en 2016 compte tenu des ambitions de l'association. La réalisation du nouveau scénario représente plusieurs centaines de jours de travail et nous avons besoin de votre soutien pour financer une partie de ce temps.
Si les contributions collectées le permettent, des efforts seront également faits pour mieux valoriser ce travail et le rendre plus accessible, par exemple via la production d’une vidéo mettant en images la transition énergétique imaginée dans le nouveau scénario.
En nous soutenant, vous vous associez à ce travail d’expertise en faveur d'une véritable transition énergétique.